Pour commencer ce nouvel article sur nos amis les hérissons, une petite définition de l’hibernation par le dictionnaire Larousse :

Ensemble des phénomènes provoqués chez les êtres vivants par l’arrivée de la saison froide (ou de la saison sèche) et qui leur permettent d’y faire face en dépit de la rareté de l’eau et/ou des aliments.

Eh oui, à l’approche des jours de grand froid, et donc du manque de nourriture qui va de pair, ce petit mammifère cherche un endroit où hiberner quelques mois. En général, les hérissons entrent en hibernation au mois de décembre et “dorment” jusqu’au mois de mars/avril. Je dis en général car tout dépend des températures et de l’âge du hérisson. En effet, un jeune hérisson va devoir “apprendre” à hiberner. Bien sûr, cela est inscrit dans ses gènes, mais il va avoir plus de mal à s’y mettre que des adultes qui sont déjà passés par là plusieurs fois.

Où hiberne-t-il ?

Sous des tas de feuilles mortes qu’il façonne afin de construire un nid (il effectue des mouvements circulaires dans le tas afin de creuser son abri), sous des tas de bûches ou bien dans des abris naturels ou gentiment fabriqués par vos soins 🙂 Les exemples ne manquent pas sur internet mais voici une page qui pourra vous aider si vous avez l’âme d’un bricoleur 🙂

http://hameaudesherissons.fr/index.php?id_page=abris.php

Le hérisson n’est pas fait pour résister au froid. Ses épines ne le protègent pas et son ventre n’est recouvert que d’une mince couche de poils. Pas suffisant pour sortir l’hiver donc. Le problème, c’est qu’avec le réchauffement climatique, les hérissons naissent de plus en plus tard. Cette année, les centres ont été débordés avec énormément de jeunes hérissons qui sont nés jusqu’à fin novembre (ce qui n’est absolument pas normal).

« Mais pourquoi un petit hérisson ne peut-il pas hiberner ? », me demanderez-vous.

Bonne question. Pour pouvoir passer l’hiver, un hérisson doit se constituer un stock de graisse qu’il brûlera lors de son hibernation. Il faut qu’il pèse au moins 600 à 650 g pour avoir l’espoir de se réveiller au printemps. Or, les petits nés trop tard n’ont aucune chance de s’en sortir, même s’ils tentent de manger le plus possible. Il y a seulement quelques jours, un voisin a trouvé un petit de seulement 300 g dehors, en pleine journée. Il devait être affamé car les hérissons ne sortent pas le jour. Notre voisin l’a donc amené dans un centre spécial. Si cela vous arrive de trouver des bébés hérissons à partir du mois de novembre, n’hésitez pas à les amener dans des centres. C’est leur seule et unique chance de survivre. Si vous en trouvez en octobre et que les températures sont encore douces, il est recommandé de leur donner à manger (voir mon article précédent) et de les peser pour contrôler qu’ils prennent régulièrement du poids.

Bref, vous l’aurez compris, l’hibernation n’est pas si simple que ça. Lors de cette dernière, le hérisson perd 25 à 40 % de son poids initial. Mais attention, il ne dort pas tout le temps. Il se réveille d’ailleurs assez souvent (une fois par semaine) : en général, il reste dans son abri, mais il peut lui arriver de sortir se dégourdir les pattes avant de retourner dans son nid. À chaque réveil, il brûle un peu plus sa réserve de graisse. C’est pour cela qu’il est essentiel qu’il atteigne un bon poids de base pour être sûr de survivre à l’hiver.

Le saviez-vous ?

Lorsqu’il hiberne, la température corporelle du hérisson passe de 35 ° à 5 ° (parfois même 1 °) et les battements de son cœur passent de 150 à 15 par minute. Un mécanisme incroyable !

À bientôt pour un nouvel article sur Erinaceus europaeus !