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Traduire pour les enfants

Allez, premier article sur la traduction. Il était temps ! Dans ce dernier, j’ai envie de vous parler de la traduction d’édition pour les enfants. C’est un secteur particulièrement intéressant. Il est en effet très enrichissant de savoir qu’on traduit des informations qui vont instruire les jeunes (et on apprend, ou réapprend, aussi pas mal de choses qu’on avait oubliées au passage !).

J’ai eu la chance de traduire la nouvelle collection « Nez à Nez avec » de l’auteur et illustrateur britannique James Davies, publiée par les éditions Nathan, qui s’adresse aux enfants de 6 à 9 ans (même si les adultes prennent également un grand plaisir à la lire, je vous le garantis !). Parmi tous les livres pour enfants dont je me suis occupée, j’avoue que j’ai eu un gros coup de cœur pour cette collection très bien pensée. Pourquoi ? Parce qu’elle explique de manière très simple l’histoire des grandes civilisations, avec une grande touche d’humour et des illustrations très colorées. On retient facilement les informations qui abordent de nombreux thèmes, tels que la  vie quotidienne, les grandes inventions, les divertissements, l’éducation, la vie de famille, les croyances etc. Pour l’instant, l’auteur a choisi de parler des Romains, des Égyptiens et des Grecs. Si vous avez des enfants, des neveux ou des petits-enfants, c’est le cadeau idéal pour leur faire découvrir de grands peuples. J’ai personnellement hâte de découvrir quels seront les prochains ouvrages !

 

 

Les gens me disent souvent : « Ça doit être génial de traduire des livres pour enfants ! ». Réponse : « Oui, j’adore ça en effet ». « Et puis, ça doit être simple, non ? ». Réponse : « Euh… Comment t’expliquer… ? ». Alors oui, bien sûr, on est tous d’accord, il y a des traductions mille fois plus compliquées, comme les traités de philosophie, les documents financiers, les textes sur l’ingénierie nucléaire, mais traduire pour la jeunesse présente aussi quelques difficultés.

Par exemple, la plupart des livres qu’on m’a confiés étaient en anglais. Or, petit piège : l’anglais possède des mots bien plus courts qu’en français. En traduction, on parle de coefficient de foisonnement. Mais c’est quoi, ce terme barbare ? Voilà sa définition d’après l’ATLF (Association des Traducteurs Littéraires de France) : augmentation ou diminution du nombre de signes entre le texte original et sa traduction. Le coefficient de foisonnement dépend de la langue à traduire (à titre indicatif, il peut être de + 10 % ou + 15 % pour l’anglais, dépasse parfois les + 15 % pour l’allemand, est faible pour l’italien…). Il dépend également de la nature du texte : plus le texte est technique, plus le coefficient risque d’être élevé.

Bref, vous l’aurez compris, il est souvent impossible de tout traduire en raison du calibrage à respecter (l’espace réservé au texte). Eh oui, parce que le principe des livres pour enfants, c’est de contenir un tas de belles images et photos, ce qui réduit donc considérablement les blocs destinés au texte. Il faut donc souvent faire des choix, résumer et ne garder que les informations essentielles. Petite astuce pour les encyclopédies : utiliser le singulier à la place du pluriel permet de gagner de la place.

 

 

Et puis, le choix des termes est très important. Il faut employer des mots simples pour faciliter la compréhension des enfants, mais en gardant aussi à l’esprit que le but, c’est qu’ils en apprennent également de nouveaux. Ce qui est frustrant, c’est quand on ne peut pas garder la touche humoristique qui est présente dans l’original. On a alors l’impression de trahir l’auteur. Parfois, on peut chercher une autre expression pour obtenir le même effet chez les lecteurs français. Et d’autres, ce n’est tout simplement pas possible. Mais au final, quand on reçoit le livre entre ses mains et qu’on le voit en magasin, c’est une belle satisfaction 🙂

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