Non categorizzato

La vie à l’étranger : deuxième partie

Aujourd’hui, j’avais envie de vous parler de l’un des bienfaits incontestables qu’offre une expérience à l’étranger et chaque personne qui choisit de partir dans un autre pays l’a obtenu, au prix de quelques moments désagréables (ou comiques, tout dépend du point de vue) parfois. Mais une fois acquise, elle ne s’en va plus. Vous avez deviné de quoi je parle ? La confiance, bien sûr 🙂

La première fois que je suis allée à Londres, c’était pour me rendre à un concert et je n’y suis restée qu’un week-end. Trois ans plus tard, j’ai décidé de découvrir à fond cette belle ville et d’y séjourner deux mois. Bizarrement, au moment du départ, je n’étais pas trop inquiète. Quelque chose me disait que tout se passerait bien. J’avais décidé de réserver une chambre chez l’habitant et il s’est avéré que j’ai très bien choisi puisque la personne qui m’hébergeait est devenue une amie, que j’embrasse d’ailleurs au passage 🙂 Je me souviens de la première semaine où j’avais décidé de visiter Londres. Je me suis dit : « Bon, je vais manger à la maison à midi et puis, après, je pars en visite ». Toute contente de mon programme, j’en ai parlé à Millie, mon amie, qui m’a annoncé que c’était mieux de partir le matin après 9 h 30 et de rentrer avant 16 h pour éviter les horaires de pointe et surtout économiser de l’argent. J’étais un peu embêtée et je lui ai dit que je n’arriverais pas à manger toute seule dans un restaurant. Ce à quoi, elle m’a répondu : « Of course, you can!! ». Je ne logeais pas au centre de Londres, donc j’ai vite réalisé que si je partais en début d’après-midi, je n’arriverais jamais à rentrer avant 16 h. Oups… Et Londres étant une ville chère, je me suis dit que ça valait peut-être le coup de tester, même si j’étais très mal à l’aise à l’idée de franchir la porte d’un restaurant toute seule. Millie était un peu une coach pour moi qui suis assez réservée et je dois dire que ses propos m’ont vraiment boostée. J’y suis allée étape par étape, en commençant par la cafétéria d’un musée. Si je survivais à une cafétéria, je pourrais aussi survivre à un restaurant, non ? Et c’est comme ça que j’ai peu à peu gagné en confiance. D’ailleurs, il y a quelques mois, j’ai vu un ami anglais sur Paris et nous avons dîné ensemble. Quand il m’a dit que lors de son séjour, c’était la première fois qu’il avait dû manger seul, ça m’a fait sourire car ça m’a renvoyée à ma propre expérience. Au final, la vie à l’étranger, c’est ça. On fait des choses qu’on n’aurait pas forcément osé faire dans son propre pays parce qu’on y est souvent obligés. Et parce que c’est ça ou alors, on se trimbale une sérieuse petite faim tout au long de la journée 😉

Après, il y a le stress lié à la langue. Mais je vous rassure, quand on pense aux situations gênantes quelque temps après, on les trouve très marrantes ! Souvent, les gens ne comprennent pas que quand on est traducteurs, on n’est pas forcément à l’aise à l’oral dans nos langues sources (les langues à partir desquelles on traduit) et on ne connaît pas forcément TOUS les mots du dictionnaire. C’est par exemple très frustrant quand un vendeur vous sort une blague que vous ne comprenez pas. Et quand après un « Sorry? », vous n’avez toujours pas saisi, vous faites un joli sourire en espérant que la personne ne va rien ajouter d’autre ! Je me souviens de quelques petits moments de solitude, qui maintenant me font sourire. Comme quand je me suis rendue pour la première fois au bureau de poste pour envoyer un colis en France. C’était un tout petit bureau : sur la droite, il y avait un comptoir et tout au bout, un guichet séparé du public par une vitre. Il y avait beaucoup de nourriture et d’articles en tous genres, ce qui m’a beaucoup intriguée. J’en ai donc déduit que seul le guichet du fond était dédié aux colis. Je fais la queue. J’attends que le guichet se libère, quand j’entends sur ma droite un « Next! » un peu ennuyé. Je me retourne et dis à la caissière que j’attends le guichet de la poste. Ce à quoi elle me regarde comme si je venais d’une autre planète en m’expliquant que je peux aussi passer au comptoir. Je me suis sentie un peu seule, j’avoue, mais j’ai eu ma petite revanche quand je leur ai demandé si mon colis allait être tracé et que j’ai vu l’employée me regarder d’un air agréablement surpris. Autre petit souvenir : quand mon frère et ma belle-sœur sont venus me rendre visite à Londres pour un week-end, alors que nous étions entrés dans une boutique de chaussures, mon frère me lance : « Tiens, demande-leur s’ils ont des chaussons  ». Petit problème. Je ne me souvenais plus du terme anglais. Et pas le temps de regarder puisqu’une vendeuse se dirigeait déjà vers nous. Je savais que ça terminait par « -ppers » mais aucune idée du début, alors, j’ai demandé des « flippers » (c’est-à-dire des « nageoires » ou « palmes »). Je me souviendrai toujours de la tête de la vendeuse ! Bon, forcément, ça a détendu l’atmosphère 🙂 Après une petite vérification, je n’étais pas loin au final puisque « chaussons » se traduit par « slippers » !! Ah et petit conseil, si vous aimez les parcs et que vous en parlez à vos amis anglais, vous n’aimez pas les « parks », mais les « paaaaaaks » 😉

Il y a des petits défis tous les jours quand on est à l’étranger et quand on les relève, ça nous fait grandir. Par exemple, lors de mon premier séjour, je ne prenais que le métro (bon, c’est vrai qu’un trajet en bus aurait été assez long depuis Ilford… mais je ne me serais jamais sentie capable de prendre un autre moyen de transport que le Tube). Quand je suis retournée à Londres il y a deux ans, j’étais dans un quartier où il y avait un grand choix de transports en commun (Battersea) et quand on a des bus au coin de la rue qui vous amènent au centre de Londres (en passant par tous les plus beaux monuments de la ville, comme le bus 87 par exemple), à Notting Hill ou à Chelsea, eh bien, on est vraiment tentés d’essayer. Grâce au site Tfl, tout est plus simple. On sait quand le prochain bus arrive, on voit tous les arrêts et toutes les rues qui les entourent. La première fois que je l’ai pris, je guettais chaque arrêt 🙂 Et puis, après, on prend l’habitude. Mais quelle bonheur de maîtriser ça 🙂 D’autant plus quand une de vos copines londoniennes vous avoue qu’elle ne prend jamais le bus parce qu’elle trouve ça compliqué. Et une fois qu’on a essayé le bus, on peut s’attaquer au train, pour visiter d’autres villes et régions du Royaume-Uni. Et tout ça nous donne des ailes (personnellement, je n’ai jamais voyagé seule en dehors du Royaume-Uni, pays où je me sens bizarrement chez moi). La première fois que j’ai pris le train, c’était pour me rendre chez mon amie Millie qui avait déménagé près de Londres. Après ces trente minutes de train, je me suis dit : « Ok, tu as testé, tu peux aller plus loin, désormais ». Et c’est ce que j’ai fait, en visitant les charmantes villes de Canterbury et de Brighton (qui feront l’objet d’un article d’ailleurs). Maintenant, je me sens prête à aller à Édimbourg (bon, toujours en train, parce que j’ai peur de l’avion, mais c’est un grand progrès par rapport à mon tout premier séjour dans la capitale britannique). Toutes ces petites victoires, vous les additionnez, et sans vous en rendre compte, elles vous offrent ce trésor essentiel à votre bien-être : la confiance 🙂 C’est sans doute pour cette raison qu’on rayonne plus facilement à l’étranger que chez soi. Parce qu’on est obligés d’affronter des épreuves qu’on n’aurait pas connues chez nous et qu’à chaque épreuve relevée, on se rend compte qu’on peut toujours faire mieux.

Voilà, j’espère que vous vous retrouvez dans cet article et si vous avez des anecdotes amusantes à raconter, n’hésitez pas à les partager 🙂

Scrivere un commento